La marque Spar n’est pas une enseigne de la grande distribution alimentaire comme les autres. Les magasins du réseau détenu par Colruyt Group se profilent comme des supermarchés de proximité réputés pour leur vaste assortiment de produits frais et leur service personnalisé. Une signature originale qui mise sur la franchise pour développer sa filière d’indépendants en Belgique. Pari audacieux relevé avec brio par Steve Stouten et Tim Anthonis, deux entrepreneurs dans l’âme, aujourd’hui à la tête de 5 points de vente franchisés.
En Belgique, la licence Spar est détenue par Retail Partners Colruyt Group. Une marque forte, générant un chiffre d’affaires de 10,8 milliards d’euros, qui peut compter sur la collaboration étroite avec 200 magasins franchisés.
Steven Stouten revient sur sa « success story » qui l’a conduit à prendre en main la destinée de 5 points de vente en Flandre.
Un parcours extraordinaire qui débute très tôt dans sa carrière professionnelle, puisqu’il est, comme Obélix dans la célèbre BD Astérix, littéralement « tombé dans la marmite étant petit ».
La fureur d’entreprendre
Steven Stouten revient sur son parcours professionnel impressionnant qui l’a conduit à devenir multi-franchisé de l’enseigne Spar qu’il découvre lorsqu’il est encore étudiant. « Je travaillais dans le petit magasin de Tremelo tous les week-ends et pendant les vacances », se souvient le franchisé.
Un job qu’il combine courageusement avec celui de la friterie de sa tante.
Son diplôme d’électromécanicien en poche, il débute sa carrière professionnelle dans une entreprise lorsqu’il est contacté peu de temps après par le directeur du magasin Spar qu’il a connu en tant qu’étudiant.
« J’ai eu du mal à quitter l’entreprise où je travaillais », confie Steven Stouten. Mais l’envie d’entreprendre est plus fort que tout « J’ai donc décidé de reprendre le Spar de Tremelo avec ma tante en 1999, tout en conservant le poste chez mon employeur ».
Le jeune entrepreneur combinera ainsi, pendant plusieurs années, le travail en magasin après les heures prestées en entreprise. Un rythme laborieux qui s’achève au bout de quatre ans lorsqu’une nouvelle opportunité se présente à lui en 2003 au sein de la franchise. « J’ai finalement quitté mon emploi pour reprendre le magasin de Kessel, et racheter dans la foulée le point de vente de Tremelo à ma tante », confie l’entrepreneur avec fierté.
Nouvel élan entrepreneurial
Les choses prennent une nouvelle dynamique lorsqu’en 2009 Steve Stouten décide de reprendre le magasin Carrefour de Schriek avec un autre entrepreneur plein d’énergie, Tim Anthonis qui a fait préalablement ses premières armes au rayon boucherie comme étudiant passionné par ce métier.
« J’ai choisi de transformer le magasin en point de vente franchisé Spar. Et comme la petite boutique d’origine se trouvait à proximité de Schriek, nous les avons fusionnées tout en conservant le personnel », se félicite le responsable franchisé.
En avril 2022, les deux entrepreneurs franchissent une autre étape avec la reprise de la boutique de Lier, convertie au nouveau concept durable de la franchise proposant un assortiment plus large. Suivront dans la foulée l’ouverture d’une nouvelle succursale à Wiekevorst en mai 2023, et la reprise du Spar de Wespelaar en avril dernier.
Une franchise orientée « win-win »
La question du choix de la franchise Spar ne s’est jamais vraiment posée pour Steven Stouten, car « il est tombé dans la marmite étant petit », comme dirait Astérix dans la célèbre bande dessinée éponyme.
Pour autant, le franchisé n’a jamais, non plus, pensé une seule seconde jeter l’éponge et se tourner vers d’autres aventures.
« Je ne regrette pas un seul jour d’avoir choisi la franchise Spar. La coopération s’est faite en douceur sur un modèle donnant-donnant, avec une bonne dose de communication de part et d’autre », témoigne le gérant de l’enseigne.
La satisfaction de grandir dans le sillage du groupe Colruyt reste le principal moteur des ambitions professionnelles de Steven Stouten. « Nous n’avons pas besoin d’être les plus grands ; nous voulons juste être les meilleurs », s’amuse l’entrepreneur conscient de faire partie d’une organisation commerciale solide.
Une autonomie attrayante ponctuée d’innombrables défis
Comme dans toute franchise, il y a des contrats à respecter. « C’est logique, ils sont là pour ça », admet Steven Stouten.
Mais à côté de ça, « il y a suffisamment de liberté pour faire ce que l’on veut au sein des magasins », poursuit l’interviewé.
Une situation démontrée par la coopération que le gérant partage avec les responsables de la franchise depuis de nombreuses années.
Cela n’efface toutefois pas les nombreux défis et difficultés à surmonter pour réussir un projet en tant que franchisé.
« Il est important en tant que chef d’entreprise de ne pas rester immobile et d’avancer en s’adaptant aux dernières tendances. Car rester immobile, c’est reculer », prévient notre responsable.
« Il convient donc d’avoir toujours un objectif clair et savoir où l’on veut aller dans les 5 à 10 prochaines années ».
Et dans le cas où les choses se dégraderaient, malgré l’application des bonnes recettes, il importe de persévérer. « Surtout ne jamais dévier de sa route et toujours persévérer », appuie Steven Stouten.
Le personnel, l’or d’une entreprise
Trouver du personnel qualifié et motivé fait parfois partie du parcours du combattant des entrepreneurs et constitue un véritable défi pour certains secteurs économiques.
Pourtant, Steven Stouten admet ne pas rencontrer de grande difficulté pour gérer ses points de vente.
« Nous n’avons pas à nous plaindre. Nous avons un personnel très motivé que nous considérons d’ailleurs comme l’or de notre entreprise ».
Selon le gérant, le personnel représenterait le principal facteur qui incite les clients à choisir les magasins Spar. « Vous pouvez acheter un pot de confiture, du chocolat ou de la lessive n’importe où, mais dans nos points de vente ce les collaborateurs qui font toute la différence ».
Un critère sur lequel les gérants de la franchise misent gros. « Lors des entretiens d’embauche, nous prenons le temps de faire connaissance avec les candidats travailleurs », résume Steven Stouten.
Toujours voir la vie en rose
Malgré le climat économique difficile, il n’y a pas vraiment de bon ou mauvais moment pour se lancer dans une carrière de franchisé.
« Il ne faut pas trop penser à cela, car alors on doute de tout », admet Steven Stouten. De son avis, il faut surtout avoir du flair, afficher de bons chiffres et s’entourer des bons partenaires. « Il faut que ces derniers croient en vous. Qu’il s’agisse de la maison-mère, des banques ou du comptable. Car un comptable qui connaît bien le monde des supermarchés pourra mieux vous guider et vous dire où se situent les points faibles et les opportunités. Une personne clé de la réussite de l’entreprise ».
En réalité, poursuit l’entrepreneur, « il faut faire ce avec quoi on se sent à l’aise, ça marchera toujours ! En mettant l’accent sur la notion ensemble. Car le succès ne vient jamais d’un seul côté ».
Et à Steven Stouten de conclure : « même en période de crise, l’alimentation reste toujours un marché stable ».
JUIL